Chaque vie compte, celle des enfants, des jeunes, des adultes, des personnes âgées, des personnes ayant une santé fragile, des pauvres, des isolés, des sans-abris, des personnes sans papier… La plus grande motivation pour respecter les gestes barrières vient du désir de protéger nos proches, ceux qui nous entourent. Donc prenons ensemble le temps de faire une pause, de nous détendre et de parler de ce qui nous arrive. Pour mieux (nous) comprendre, éviter les conflits et être solidaires face au covid. Mais la vie ce n’est pas que se protéger des maladies. C’est surtout être libre de vivre de nouvelles expériences, d’aller vers les autres, de se rassembler, de partager des émotions et des idées, d’être porté et soutenu par le collectif, de faire des choses ensemble et de grandir. Donc il est essentiel de créer là où c’est possible de la liberté durant la crise.Fais aussi entendre ta voix, parce que la crise a montré qu’il y avait un tas de problèmes dont on ne s’occupe pas et qui deviennent de plus en plus grave. Parce qu’on n’écoute pas et qu’on ne prend pas assez en compte le vécu et le point de vue des jeunes. À l’image de ceux qui ne sont pas dignement reconnus, les isolés, les pauvres, les marginalisés. Alors les jeunes veulent prendre la parole et la donner à d’autres jeunes et aux invisibles.
La liberté au centre de la réflexion
Ensemble, les jeunes ont imaginé une campagne de communication centrée sur le thème de la liberté, une priorité pour eux et le meilleur vecteur évoqué pour mobiliser un maximum de personnes autour des différents enjeux liés au Covid-19.
Cette liberté passe par le développement d’une politique de réduction des risques qui prend en compte libertés fondamentales et les effets sur les relations sociales. L’adhésion aux mesures sanitaires est un acte libre et éclairé. Pourtant, dans un contexte de surinformation et où des mesures coercitives évoluent rapidement, il est indispensable de garantir et même renforcer la liberté d’information, d’expression et de débat afin que des repères soient construits collectivement.
Elle passe aussi par le redéploiement d’une vie sociale qui prend davantage en compte la situation des jeunes de façon à faciliter leur accès aux droits fondamentaux et à accroitre significativement leur liberté de se déplacer, de faire des rencontres et des découvertes, d’être en lien avec les autres, de vivre des expériences.
Pour finir, on retrouve aussi la liberté de participation qui passe impérativement par la prise en compte des aspirations politiques des jeunes et des publics vulnérables et invisibles dans les débats qui construisent le monde. Les jeunes expriment le besoin de s’associer librement avec d’autres personnes/institutions pour identifier ensemble les problèmes sociaux, culturels, économiques et écologiques que la crise a révélés et/ou aggravés et pour réfléchir collectivement à la mise en route d’actions répondant à ces enjeux majeurs.
« Fais aussi entendre ta voix ».
L’image de la jeunesse
Contrairement à l’image négative véhiculée durant la crise, de nombreux jeunes agissent actuellement de manière citoyenne et participent avec d’autres acteurs de proximité à l’effort collectif. C’est d’ailleurs grâce à leur grande force de mobilisation et à leur désir d’échanger et de s’engager dans une action collective que cette campagne qui vise à donner la parole à tous, a vu le jour.
Le déploiement de la campagne
Pour mobiliser, libérer la parole et la porter sur la place publique, la campagne se décline en plusieurs actions diffusées du 1 er mars au 10 mars.
- Des vidéos conçues par les jeunes et diffusées sur Instagram, Facebook et d’autres « médias classiques » afin de créer des espaces d’expression. En effet, ces vidéos ont été conçues pour susciter des réactions sur les réseaux sociaux.
- Des micros-trottoirs également diffusés sur nos réseaux et qui récoltent la parole de ceux qu’on n’entend. De la rue aux réseaux sociaux, la campagne va donc créer des échanges là où ils n’en existent pas ou peu.
- En parallèle, une distribution de masques marqués du slogan de la campagne sera organisée dans plusieurs communes bruxelloises de façon à contribuer concrètement à l’effort collectif, mais aussi à rendre visibles les autres enjeux essentiels souvent occultés par cette crise sanitaire.
Les Objectifs de la campagne
- Favoriser la participation citoyenne et le développement du pouvoir d’agir des jeunes.
- Contrer les représentations négatives et les généralisations abusives à propos des jeunes durant la crise qui ont renforcé une image négative de la jeunesse.
- Faire maillage dans différents quartiers de Bruxelles et créer des liens entre des jeunes, des personnes vulnérables et invisibles (familles en situation de précarité, sans-abris, personnes isolées, personnes âgées, sans-papier, réfugiés…), les AMO de Bruxelles et d’autres acteurs sociaux politiques.
- Ouvrir des espaces d’expression, dans un aller-retour entre les réseaux sociaux et la rue, afin que des jeunes et des personnes vulnérables puissent prendre la parole à propos de la crise covid et ses effets.
- Diffuser cette parole sur les réseaux sociaux dans le cadre de la campagne pour que leurs et leurs réalités vécues soient rendues visibles et mieux prise en compte.
- Utiliser si possible cette diffusion comme levier politique lors d’interpellations dans les médias et auprès des autorités politiques.
Cette campagne a été réalisée à l’initiative du Conseil de Prévention de l’arrondissement de Bruxelles et avec le soutien de la COCOF et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Plus précisément ce sont sept AMO bruxelloises (Services d’Actions en Milieu Ouvert) qui ont décidé d’agir face à la crise du covid et mettre en lumière ses effets sur la jeunesse et les publics vulnérables.